dimanche 28 février 2016

Le vagabond de Tokyo - La série (ou presque)



Une des couvertures originales


Fiche technique

Scénario : Fukutani, Takashi
Dessin : Fukutani, Takashi
Couleurs : <N&B>
Editeur : Le Lézard Noir
Format : plus grand qu'un manga, plus petit qu'une BD (bon ça va, j'ai la flemme d'aller mesurer!)
Planches : environ 390
4 tomes sortis entre 2009 et 2014
N.B: à l'heure où j'écris ces lignes, le T.2 est en rupture de stock.
Prix: environ 24 euros
Info édition : Couverture avec rabats, sans jaquette.


Résumé

Yoshio Hori, 22 ans est un véritable laissé pour compte de la bulle économique des années 80. Il alterne les jobs payés à la journée sur les chantiers de Tokyo, se nourrit de nouilles lyophilisées et claque sa paie dans les bars à hôtesses. Il n’a d’autre choix que de vivre dans sa chambre miteuse et crasseuse de la Résidence Dokudami qui résiste comme un ultime îlot au milieu de immeubles flambants neufs de la nouvelle Tokyo.

Source: bédéthèque

L'avis du VieuxGeek: fan :D

Les tribulations mélancolique d'un jeune adulte dans le tumulte Tokyoïte. Voilà ce qu'est véritablement le speech de la série. Avant de critiquer quoi que ce soit, il faut se mettre dans le bain et découvrir l'auteur, Takashi Fukutani (tout cela est expliqué dans le volume 1). Voici un article que j'ai pompé et un peu modifié:

 

Takashi Fukutani, sa vie, sa merde.

Takashi Fukutani était alcoolique, déjanté, pauvre, fainéant. Il décèdera à l'âge de 48 ans. Son manga, Le vagabond de Tokyo, nous entraine dans tous les pires aspects de la vie nippone. Il nous fait rencontrer pèle-mêle: des drogués, des yakuzas, des prostitué(e)s, des travelos, des freaks, des proxénètes, des losers... Bref, la totale.

L'auteur, durant la période faste du manga.


"Résidence Dokudami" est un manga particulier. On y retrouve surtout un condensé de tranches de vie de personnages hors normes. Le manga met en scène un loser fainéant et obsédé, qui n’a pas les moyens de vivre autre part que dans une pension miteuse et délabrée, la résidence Dokudami. Issue de l’imagination fertile du mangaka Takashi Fukutani, le manga nous décrit le quotidien d'une vie faite de galères et de rencontres saugrenues.

Le héros, Yoshio Hori, ne vit que d’expédients et s’il travaille quand il arrive à se lever (ou s'il n'a pas trop la flemme), c’est en tant que manœuvre sur des chantiers. Autour de lui gravitent des personnages qui sont l’occasion de s’intéresser à plusieurs facettes de la société japonaise : la solitude, l’homosexualité, le sida, la pauvreté, l’alcool, la prostitution, des mineurs fugueurs etc... Takashi Fukutani va au delà de la simple description, même talentueuse: il se donne les moyens de faire vivre à son héros une réalité sous une perspective qui normalement nous échappe. Le mangaka s’affirme comme le porte-parole de ces laissés-pour-compte et comme un fin observateur des vies en marge de la société, puisant souvent dans son vécu pour construire ses histoires.

Un mal-être noyé dans l’alcool

Peu intéressé par les études, il s’est distingué très vite par la qualité de son dessin (même si ces premiers mangas étaient bien merdique sur cet aspect là. C'est juste qu'il aimait dessiner, que c'était quelque chose qui ne le faisait pas trop chier!). Mais à 16 ans dans un contexte familial difficile, sa jeunesse se délite. Trublion, obèse et drogué, il fait les 400 coups qui lui vaudront une arrestation et une liberté surveillée. Fainéant, alcoolique n’aimant que le dessin, il a du mal à se stabiliser changeant fréquemment de travail, parfois filant après avoir touché une avance.

A 25 ans il s’installe avec une strip teaseuse qu’il enverra faire le tapin à l’occasion. Un jour dans un magazine de manga, il relève une annonce d’un dessinateur qui recherchait un assistant. Il s’y rend mais s’enivre avant afin de surmonter sa timidité. Il n’est pas retenu car il manque de technique mais le dessinateur lui versera le salaire d’une journée. Takashi Fukutani est touché que l’on puisse le payer pour quelque chose qu’il aime faire. C’est une révélation, il décide de se mettre plus sérieusement au manga.

#VDM

Deux ans après, il se fait embaucher dans une revue de manga tout en continuant un travail sur les chantiers. Mais son univers noir ne séduit pas. A court de commande, il se lance dans quelque chose de plus trash, « un récit comique aux accents vulgaires ». Son univers est planté, la résidence Dokudami, bâtiment délabré accueillant les laissés-pour-compte de la société japonaise: ses exclus, ou des hommes et des femmes en rupture de ban. Nous sommes en 1980, il a 28 ans. Irrégulier dans son travail et manquant d’inspiration à la fin, il arrêtera la série 14 ans plus tard après avoir dessiné 663 épisodes. Ravagé par l’alcool et la maladie, il décédera d’un œdème pulmonaire le 9 septembre 2000 à l’âge de 48 ans. Il laisse une œuvre emblématique couronnée par un succès d’édition.

Un autre bon article sur l'auteur:

https://theharakiri.wordpress.com/2013/08/15/takashi-fukutani-le-genie-de-la-foule/

Voilà pour le bonhomme! Sacrée vie, non?

Qu'est-ce que ça vaut alors?

Et bien c'est excellent. Yoshio, le pseudo-héro, n'est qu'une sombre merde, une épave inspirée de la vie de l'auteur. Pas capable de bosser, incapable de la moindre rigueur pour quoi que ce soit (sauf glander ou chercher un plan cul), il se contente de survivre à son quotidien bien merdique, dans sa piaule cradingue et envahie par les sopalins-main-gauche (vous vous reconnaitrez!). Il rencontre toutes sortes de personnages, tous plus louche les uns que les autres (mon préféré est le fétichiste des petites culottes. Celui-ci apprendra à Yoshio les arcanes secrètes de la perversité du fétichiste collectionneur de slibards d'étudiante: faire chauffer les culottes au dessus d'une lampe de chevet pour en faire remonter les effluves, le tout avec le sopalin-main-gauche). Il collectionnera les boulots de merde, car les chantiers sont crevants. Il n'hésitera pas à travailler dans des salons de massage (où l'on vous masse le sgeg en fait, au travers d'un trou dans le mur), et ira même jusqu'à se prostituer pour gagner quelques sous... La grande vie quoi! Et Yoshio finit toujours par "perdre" à la fin, en pleurant son malheur dans sa propre flaque de gerbe, après s'être bourré la gueule avec l'alcool le moins cher existant... Franchement, c'est souvent très triste!


Les rêves de Yoshio... Il ne pense qu'à baiser! (Comme nous tous d'ailleurs!)

Au niveau dessin, j'ai lu dans le volume 1 (où se trouve la biographie de l'auteur) qu'on lui reprochait d'avoir piqué le dessin de Dr Slump... C'est pas vraiment choquant. J'aime bien son trait.

Au niveau des histoires publiées, il n'y a aucun lien chronologique. C'est sur que la série est parue sur 14 ans, donc il a fallu trier, surtout qu'apparemment certains épisodes étaient franchement merdiques/plagiés sur d'autres histoires. Vu le rythme de ces barjots de mangakas, on le comprend aisément. Vous pouvez donc commencer dans à peu prêt n'importe quel ordre.

Conclusion

C'est une très bonne série, clairement orientée pour les jeunes adultes mâles. Le volume deux est actuellement indisponible (je ne l'ai pas lu...). Un peu cher dans l'ensemble (24 euros le manga tout de même...), mais tellement atypique comme série!

Allez, je retourne me faire infuser un string.


jeudi 18 février 2016

Deadpool - le film




Fiche Technique

Date de sortie 10 février 2016
Durée: (1h 48min)
Réalisateur: Tim Miller
Acteurs: Ryan Reynolds, Morena Baccarin, Ed Skrein...


Résumé

Deadpool, est l'anti-héros le plus atypique de l'univers Marvel. A l'origine, il s'appelle Wade Wilson : un ancien militaire des Forces Spéciales devenu mercenaire. Après avoir subi une expérimentation hors norme qui va accélérer ses pouvoirs de guérison, il va devenir Deadpool. Armé de ses nouvelles capacités et d'un humour noir survolté, Deadpool va traquer l'homme qui a bien failli anéantir sa vie. 

Source: allociné


L'avis du VieuxGeek: sympa :)

Deadpool en film, qui y croyait? Marvel a cependant fini par le faire. C'est pas plus mal qu'ils aient attendu en fait, ça leur a permis de s'entrainer sur toutes les licences de merdes existantes au préalable (Daredevil, Elektra, Ghost rider, Wolverine...). D'après les anecdotes de allociné, le film n'aurait couté "que" 50 millions de dollars (contre 250 pour l'ère d'Ultron, une sombre merde pour ma part) et a été réalisé par Tim Miller (dont c'est le premier film).

50 millions de dollars pour un premier film. Ça ne vous trou pas le cul vous? Bon, passons. Qu'est-ce que vaut ce film à Low budget (on est en Amérique, nous, low budget c'est en dessous de 500€, hotel formule 1 compris dans les prestations)? Et bien c'est pas mal du tout. Le perso de Deadpool est fidèle aux différents bouquins, c.à.d qu'il est incapable de fermer sa grande gueule, ce sentant obligé d'enchainer les vannes à vitesse exponentielle. L'histoire, bien que pas originale pour une thune (je dois buter le méchant qui m'a fait ça, le vilain!), nous permet de voir d'où vient le mercenaire disert, chose qu'il est assez difficile de voir dans les comics. D'ailleurs, je ne les ai jamais lu, pas même dans le comics "Deadpool - Les origines", c'est pour dire comment Marvel se prend la tête sur ses comics et respecte son lectorat... Mais bon passons (bis).
Il est à noter que le pouvoir "conscience d'être dans un comics" de Deadpool n'est pas expliqué durant ce film, alors qu'il s'en sert en permanence. Dommage? Pour les curieux, lisez "Deadpool massacre Marvel"



Nous avons donc une histoire de merde mais on s'en fout, une violence outrancière, du meurtre, de la baise (j'en ai étais le premier surpris... C'est le Symptôme Spartacus je pense) des effets spéciaux qui dépotent grave (la scène d'intro suffit à démontrer la maitrise des mecs) et des persos pas toujours géniaux. Ouais. Ma déception vient du grand méchant. Le mec semble avoir moins de 40 ans, et est à la tête d'un complexe zarbi d'expérimentation pour se construire une armée de mutants qu'il contrôlera après leur avoir introduit une puce électronique dans la tronche. MAIS OU EST LE SAVANT FOU? Bordel! Rien n'est respecté! Un savant fou n'a pas le droit d'être jeune et athlétique. Pas dans les codes du comics! En plus, son super pouvoir, c'est d'avoir des réflexes améliorés et de ne plus ressentir la douleur (il me manque un bras? Ha bon?). Mais, ça n'empêche pas Deadpool [SPOILER!!!!] de le latter facilement, sans jamais s'apercevoir que le vilain avait bel et bien des réflexes de oufs [FIN SPOILER].

Concernant les autres persos, on retrouve la team habituelle de Deadpool: la fouine, son pseudo pote, et Blind Alfred, qui pour les besoin politiquement correct du cinéma américain est devenu une noire américaine (en même temps, j'aurai trouvé sa louche qu'une fumeuse de crack soit blanche. HEIL!! #humourtasdeconsquiprennentcaaupremierdegré). On aime Gina Carrano dans son rôle de mutante trop forte (ouais, son pouvoir c'est d'être trop balèze), parce qu'elle est grave canon et ressemble moins à une petite petasse que la meuf de Deadpool. J'adorerai qu'elle me fasse suffoquer, la tête prise dans un triangle entre ses cuisses musclées, oh oui...

Il est a noté qu'il y a un sacré paquet d'images/remarques de cul bien graveleuses. De l'humour américain en fait. "Oh non, j'ai pris un balle dans l'anus"; "chéri c'est la journée de la femme, enfonce moi un plug dans le cul", etc. Je ne trouve pas que ça apporte grand chose au film, au contraire (je ne suis pas une prude, je préfère de "vrais" vannes). On s'imagine bien les scénaristes élaborer leur précieux script: "alors là, il dit: tu sais où tu peux te le mettre? Et il lui répond: je peux pas, j'y est déjà rangé ma xbox"). Il faut mieux mater du south park pour entendre ça, c'est plus drôle.


Conclusion

Un bon film, fidèle, violent, sanglant, divertissant. Que demande de plus, ne manquerez-vous pas de me demander, vous mes deux fidèles lecteurs? Des places de cinéma qui couteraient moins de 11,30€ serait déjà un bon début, et des connards derrière vous qui ferment leurs grandes gueules pleines de popcorns sans avoir à les menacer. Mort au pathé!